Voici le Mali sous mes yeux:

Des nouvelles de moi, mes réflexions.
Des anecdotes, toujours dans le respect.
Des clins d’œil aux gens que j'aime.


jeudi 16 octobre 2014

Une vielle tradition

Première rencontre au RENAPESS (Réseau national d'appui à la promotion de l'économie sociale et solidaire) : organisme à la tête de celui pour lequel je travaille. Baba, qui s’occupe de mon accueil, vient me quérir. Il est bénévole au Renapess et travaille comme enseignant dans un lycée.

Une chance qu’il vient me chercher car ma maison de transition est loin de la ville et je redoute de prendre le transport en commun.

Au « bureau » je rencontre madame Soulané, la permanente et Berthier, un homme d’une soixantaine d’année qui se révèle un érudit  fort sympathique. Chacun m’explique son rôle et m’informe sur l’historique et les actions de l’organisme.

ANECDOTE : Un jeune homme vient porter un plateau en argent avec une petite théière en argent et un verre qui ressemble à UN petit shooter en verre. M. Berthier se sert et boit d’une traire son verre. Je me dis que c’est sa pause thé. Mais - vous me voyez venir- la dame remplit à nouveau le verre et me le tend. Qu’est-ce que je fais? Est-ce une tradition d’accueil, un genre de calumet de la paix. Jacques Cartier a surement vécu le même doute que moi. De là découle l’expression « chez les indiens ont fait comme les indiens ». Je vais donc au plus simple et bois d’une traite le thé qui s’avère très bon -là n’était pas ma crainte-.

Lors du souper du soir avec ma famille d’accueil, je leur demande si c’est une tradition. Les trois, Souleymane, Yagaré et Haoya, ont ri plusieurs minutes avant de dire que c’est une très vieille tradition qui ne se pratique plus vraiment.
Yagaré dit même que sa propre mère refuse toujours ce genre d’offre en disant que ce n’est pas hygiénique. J’adhère à cette philosophie et on ne m’y reprendra plus… quoique je veux encore de ce bon thé, mais dans un verre à moi - un peu d’individualisme occidental c’est pas toujours mauvais-.